Alice et Samuel, plus proches que jamais, ne peuvent pas passer une seule minute séparés. C’est comme s’ils rattrapaient le temps perdu, lorsqu’ils ne se connaissaient pas.
Ils n’ont pas d’amis et n’en éprouvent pas le besoin. Je crois que, l’un comme l’autre, ils sont un peu solitaires. Ils passent leur temps à se dévorer des yeux, pêcher, cueillir des plantes sauvages, et parfois, Samuel trouve même quelques fossiles qu’il peut revendre à un bon prix comme par magie.
Dans ce monde étrange, survivre est d’une facilité déconcertante. Les simflouzes sont régulièrement troqués contre les trophées de leurs inventaires.
Alice aime peindre par dessus tout. Samuel, lui, l’observe, elle.
Elle trimbale son chevalet partout à l’extérieur. Surtout le matin, lorsque la lumière est telle qu’elle s’imagine dans les décors du tableau qu’elle peint.
– C’est ma maison, se dit-elle.
Le soir venu, elle observe une belle demeure, au loin.
– Et peut-être qu’un jour, nous en aurons une comme celle-là, dit elle à Samuel tout bas.
Main dans la main, ils rentrent dans leur clapier.
– Qu’est-ce que tu lis, ce soir ? lui demande Sam.
– Le grand livre des prénoms, lui répond Alice en souriant.
– Et tu as trouvé un prénom qui te plaît ?
– Oui. Marilou.
– Marilou… On dirait une chanson de Gainsbourg. C’est très beau… Marilou.